Conférence DPI/ONG 2014

Cette année – 2015 – est une année particulièrement critique, décisive, pour le monde, avec la tenue de trois sommets mondiaux: l’adoption des Objectifs du développement durable par l’assemblée générale des Nations Unies, le Sommet sur le changement climatique à Paris en décembre, et la 3ème Conférence sur le Financement du Développement à Addis Abeba (Ethiopie) en juillet. Il y a beaucoup de monde aux Nations Unies qui disent que l’année 2015 est une occasion unique pour de vraies transformations.

Du 27 au 29 août 2014, la communauté ONG des Nations Unies s’est rassemblée au siège des Nations Unies à New York pour la 65e Conférence DPI/ONG. Il était bon d’être de retour à New York, après six ans d’errance à cause des rénovations du siège. La Conférence avait cette année pour titre : L’après-2015, Programme d’action mondiale.

L’expression « l’après-2015 » se réfère au nouveau programme de développement mondial en train de s’élaborer après le Sommet mondial Rio +20 qui s’est tenu au Brésil en 2012. Pourquoi un nouveau programme de développement ? Parce que, lorsque la communauté internationale a adopté les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en septembre 2000, les gouvernements avaient solennellement promis d’atteindre ces objectifs d’ici la fin de l’année 2015, c’est-à-dire la fin de cette année ! Certains de ces OMD ont été globalement atteints, mais pas dans tous les pays. Par exemple, dans une perspective mondiale, la pauvreté extrême a été réduite de plus de 50% (OMD 1), mais pourtant elle a augmenté de manière spectaculaire en Afrique sub-saharienne. Autrement dit, le résultat des OMD a été inégal et il y a des affaires non terminées dont il faut s’occuper.

En même temps le monde aujourd’hui se trouve devant des défis qui ne figuraient pas dans les OMD, des menaces existentielles telles que le changement climatique qui appelle des normes mondiales. De plus, la nécessité d’un programme de développement durable qui intègre les piliers sociaux, économiques et environnementaux du développement durable, n’apparaissait pas aussi fortement à l’horizon en 2000. Mais c’est le cas aujourd’hui, et cela réclame une attention universelle urgente. D’où la nécessité d’une approche plus complète et holistique du développement durable intégrant ces trois piliers – développement et protection sur le plan social, économique et environnemental– dans un programme de développement de l’après-2015. Les Objectifs du Développement Durable, les ODD, occupent une place centrale dans ce nouveau programme, établissant les priorités du développement dans le monde pour les 15 ans à venir, de 2016 à 2030.

A cette conférence DPI/ONG a participé un nombre record de participants - plus de 2.200 - venus d’une centaine de pays et représentant quelques 700 ONG, qui se sont rencontrées et ont partagé leurs expériences et stratégies autour de ce nouveau programme de développement mondial. Parmi ces participants, il y avait quatre RSCJ: Elizabeth Ruiz Rojas du Pérou, ainsi que Paula Gruner, Joan Kirby et moi-même, toutes les trois des USA.

La conférence a abouti à l’adoption d’un programme d’action : une Déclaration de la Société Civile, déclaration ambitieuse, source d’inspiration mais concrète, qui touche les questions de l’éradication de la pauvreté, du développement durable, des droits humains et de la justice climatique. Les tables rondes thématiques et les ateliers étaient structurés pratiquement autour de ces quatre titres. Parmi tous les ateliers proposés, deux m’ont semblé particulièrement intéressants: l’un sur la durabilité et les armes atomiques, et l’autre sur la citoyenneté globale.

Cecile Meijer, rscj
Mars 2015

"La Conférence a été pour moi une rencontre humaine porteuse d’espérance. Humaine, à cause des profondes blessures que l’action humaine peut provoquer. (Problèmes touchant le changement climatique, la traite des êtres humains, la pauvreté, l’éducation, l’alimentation, les droits de l’homme) Dans une des présentations, « Justice climatique en pratique », un des orateurs a dit : « Les pauvres sont les plus affectés par le changement climatique ».Cela m’a fait penser à ma propre responsabilité envers la création dans la vie de chaque jour. Quelles sont mes « justes » pratiques pour prendre soin de l’environnement ?"