La Campagne Cœur Bleu

Quand l’Assemblée générale a choisi la date du 30 juillet de chaque année à partir de 2014 comme Journée mondiale de la dignité des victimes de la traite d’êtres humains, elle a attiré l’attention sur un des crimes les plus odieux. L’Assemblée générale a expliqué la raison de cette nouvelle journée mondiale : la nécessité de « mieux faire connaître le sort des victimes de la traite des personnes et promouvoir et protéger leurs droits »  (Assemblée générale Résolution A/RES/68/192). Pourquoi ? Parce que la traite des personnes est aujourd’hui un phénomène mondial. D’après le Rapport mondial sur la traite des personnes de 2014, entre 2012 et 2014, des victimes d’au moins 152 pays ont été identifiées dans 124 pays à travers le monde.

Mais en quoi consiste la traite des personnes et quelles sont ses causes ?

La Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, habituellement désigné sous le nom de « Protocole de Palerme », déclare à l’article 3(a) :

L’expression “traite des personnes” désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation. L’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes;

Dans son message, à l’occasion de la première célébration de cette journée, en 2014, le Secrétaire Général Ban Ki-moon a défini certaines causes de ce commerce :

La répression, la coopération transfrontières et les échanges d’informations ont beau être efficaces dans la lutte contre la traite d’êtres humains, il faut s’attaquer au mal à la racine. La pauvreté extrême, l’inégalité solidement implantée et l’absence d’éducation et de perspectives dans la vie créent des vulnérabilités que les trafiquants ne manquent pas d’exploiter. Au bout du compte, la meilleure protection est d’accélérer le développement pour tous.

Dans plusieurs pays, nos membres et nos partenaires en mission sont déjà engagés dans la lutte contre cette traite, soit par la prière ou dans une action directe, par l’éveil des consciences ou la prise de dé. Les deux moyens ci-dessous sont destinés à approfondir notre engagement, en plus des ressources offertes par le site internet plus général des Nations Unies pour la Journée mondiale de la dignité des victimes de la traite d’êtres humains.

  1. Le Rapport mondial sur la traite des personnes - ce rapport est publié tous les deux ans, depuis 2012, par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et recueille des informations sur la traite des personnes. Il contient un Résumé Analytique disponible sur le web en plusieurs langues, et aussi des profils de chaque pays.
  2. La Campagne Cœur Bleu contre la traite des êtres humains – le but de cette campagne internationale est d’alerter les consciences au sujet du commerce humain et de son impact sur la société et en même temps d’inciter à l’action pour aider à mettre fin à ce crime. Individuellement, les pays peuvent se joindre à cette campagne comme l’ont déjà fait le Brésil, la Colombie, l’Espagne. le Mexique et le Pérou.

Enfin, le message du Pape François pour la Journée Mondiale de la Paix, le 1 janvier 2015, s’intitulait Non plus esclaves, mais frères.

Cecile Meijer, rscj
Juillet 2015