Le statut consultatif auprès de l’ECOSOC

Empowerment = Responsabilisation
Advocacy = Playdoyer

Nous n’aurions jamais imaginé, lorsque, en août 2008, le Chapitre général à Lima a pris la décision de demander le Statut consultatif auprès du Conseil Economique et Social des Nations Unies (ECOSOC), qu’il nous aurait fallu six bonnes années avant d’atteindre le but. Mais cet été, nous avons enfin réussi. Désormais la Société du Sacré Cœur est non seulement associée au Département de l’Information des Nations Unies (DPI), mais a aussi le statut consultatif spécial auprès du Conseil Economique et Social des Nations Unies. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Quelle est la différence pour les quelques 2300 RSCJ à travers le monde et leurs partenaires dans la mission ? Quelles nouvelles possibilités s’ouvrent à nous grâce à cette présence qui se poursuit ?

L’image à droite illustre bien la différence entre le « statut DPI » - l’association avec le Département de l’Information – et le « statut ECOSOC » - statut consultatif spécial auprès du Conseil Economique et Social des Nations Unies.

Avec le « statut DPI », nous nous sommes engagées à faire connaître les Nations Unies et leur travail, par exemple les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), ou les questions sur l’environnement et les femmes. Le bureau ONG l’a fait pendant dix ans à travers le site www.sacrecoeuralonu.org. Peu importe l’importance qu’a eue ce partage d’information, c’était un chemin à sens unique, un courant d’information allant simplement de New York aux provinces, avec peu de réciprocité.

Depuis que nous avons obtenu le « statut ECOSOC », ceci va changer, parce que ce nouveau statut permet aux voix sur le terrain de se faire aussi entendre à New York sous des formes variées. Désormais notre présence à l’ONU est une avenue à double sens, qui permet de partager librement l’information entre les provinces et la représentante de l’ONG, et vice-versa, dans le but d’apporter notre réflexion, notre analyse et notre expérience aux Nations Unies et aux Etats-membres (gouvernements) à la table des décisions à New York.

Non, nous ne faisons pas partie du Conseil Economique et Social (ECOSOC) en tant que tel. Seuls les gouvernements peuvent en être membres, mais la Société du Sacré-Cœur peut maintenant s’engager activement auprès de l’ECOSOC, de ses organismes subsidiaires, et du Secrétariat des Nations Unies. Notre engagement s’appuiera toujours sur notre expérience et la sagesse des réalités vécues dans nos différents pays. L’engagement de la Société envers notre Mère la Terre, les personnes vivant dans la pauvreté, les femmes, les migrants et les enfants, que nous vivons dans de multiples contextes culturels, religieux, socio-économiques et socio-politiques à travers le monde est ce qui fait notre force. Notre nouveau statut demande que nous utilisions cette force au niveau international.

Concrètement, notre nouveau statut consultatif nous donne la possibilité de :

    • Faire du lobbying auprès des Etats-membres des Nations Unies (gouvernements) et du système des Nations Unies en général. Inversement, l’ECOSOC ou un de ses organismes peut nous demander une information ou des conseils à titre d’expertes dans le domaine de notre compétence : l’éducation. Pour plus de détails, voir la Résolution de l’ECOSOC 1996/31 du 25 juillet 1996.
    • Désigner des membres pour assister à certains événements, aux conférences et activités des Nations Unies. Par exemple, nous pourrions avoir une délégation de la famille du Sacré Cœur pour assister à la Commission sur la condition de la femme (début mars de chaque année) ou à la Commission du développement social (en février). La demande de participation à ces manifestations doit se faire quatre mois à l’avance et passer par la représentante ONG de la Société, un-ngo@rscj.org
    • Présenter des interventions écrites sur des sujets touchant le travail de l’ECOSOC et sur lesquels nous avons une compétence particulière. Conformément aux dispositions de la Résolution de l’ECOSOC 1996/31, nous pouvons aussi faire une intervention orale. Pour toutes ces interventions, la représentante de l’ONG compte énormément sur ses membres (toutes les RSCJ) pour obtenir des informations fiables et vraies. Autrement dit, votre participation active à notre mission aux Nations Unies est indispensable.

Avec ce nouveau statut supplémentaire, nous avons également contracté des responsabilités et des obligations, en premier lieu nous engager activement dans le travail de l’ECOSOC et des Nations Unies. Nous devons aussi présenter tous les quatre ans un rapport sur notre travail de soutien à l’ECOSOC et aux Nations Unies.

Enfin, il est bon de répéter qu’il y a des interdictions strictes dans la manière de décrire notre statut aux Nations Unies, que ce soit le statut consultatif ou le statut DPI. Par exemple :

    • Nous NE FAISONS PAS partie du système des Nations Unies ! Les ONG ne représentent pas ou ne font pas partie du personnel des Nations Unies. En conséquence, nous n’avons pas le droit de nous présenter comme membre des Nations Unies. La représentante de l’ONG n’a pas de bureau aux Nations Unies. Nous ne pouvons ni lier les Nations Unies dans quelque affaire que ce soit, ni employer de façon impropre le nom ou le logo des Nations Unies pour appuyer les activités d’une autre organisation.
    • Il nous est interdit d’utiliser le logo des Nations Unies sur papier à lettres, cartes de visite, sites internet, pancartes, véhicules, bureaux administratifs, etc. Cette interdiction s’applique à travers toute la Société du Sacré Cœur, étant donné que toutes les RSCJ sont membres de l’ONG.

C’est magnifique d’avoir enfin obtenu le statut consultatif. Au bout de dix ans, notre présence aux Nations Unies a mûri au point d’aboutir à un engagement plénier, un engagement à travailler pour le Royaume, Royaume où tous les peuples sont égaux et reconnus comme enfants de Dieu.

Cecile Meijer, rscj
Octobre 2014

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