Points Communs pour le Bien Commun

Photo of the high school girls attending UN World Interfaith Harmony week with Cecile Meijer, rscj
Photo par Caroline Corbin
Photo of the high school girls attending UN World Interfaith Harmony week in the UN Chamber.
Photo par Caroline Corbin
Photo par Caroline Corbin

Le 7 février 2012, dix lycéennes et quatre de leurs professeurs du Couvent du Sacré Cœur (CSH) à New York, ont pris part à la conférence « Points Communs pour le Bien Commun », dans le cadre de la Semaine mondiale de l’harmonie interconfessionnelle. Du fait de son enseignement religieux, l’école a estimé qu’il était important qu’elle participe à cette deuxième conférence annuelle. Dès notre arrivée aux Nations Unies nous avons été accueillis par Sœur Cecile Meijer, rscj, et nous nous sommes retrouvés presqu’immédiatement assis dans le hall de l’Assemblée Générale, dans les mêmes sièges normalement où tant de leaders du monde entier ont débattu de conflits mondiaux.

La structure de cette conférence de trois heures était claire et transparente. Au-delà des discours d’ouverture et de conclusion, les conférenciers ont abordé l’idée principale « Points Communs pour le Bien Commun » ainsi que les quatre buts que les Nations Unies avaient mis en avant pour un futur immédiat : 1. Médiation dans les conflits et règlement pacifique des disputes; 2. Prévention de désastres et réactions ; 3. Revitalisation des Nations Unies ; et 4. Développement soutenable pour un monde plus harmonieux. Ces conférences étaient entrecoupées de performances musicales et de commentaires religieux de la part de représentants des diverses religions du monde : catholique, hindou, sikh, juive, musulmane, bouddhiste, protestante.

Voici quelques idées qui ont été discutées et qui nous ont marquées :

  • L’importance d’inclure les organisations religieuses et la diversité des faiseurs de lois, en particulier dans le domaine de la santé et de l’éducation. Dans de nombreuses parties du monde ces personnes en sont les principaux agents.
  • L’importance pour les organisations religieuses et les croyants de rejeter la violence, de promouvoir la paix, de réitérer le bien commun pour tous, d’être la voix des personnes qui n’en n’ont pas, de respecter l’environnement, et d’éliminer toute discrimination religieuse. L’abus et la mauvaise utilisation de la religion (pas son utilisation elle-même) sont souvent au cœur du problème pour justifier la violence. Hans Kung a dit dans ce contexte : « Il n’y aura pas de paix entre les nations s’il n’y a pas de paix entre les religions. Et il n’y aura pas de paix entre les religions s’il n’y a pas de dialogue entre les religions. »
  • Le besoin d’arriver à l’harmonie entre les religions, au dialogue entre les cultures, à la compréhension culturelle des arts et des médias.
  • L’urgence de reconnaître nos points communs et nos problèmes communs. Etre religieux c’est être inter-religieux pour la coexistence harmonieuse des peuples du monde, du fait que le « mystère de la transcendance » est présent en tout cœur humain centré sur l’amour, l’honnêteté, l’humilité, la bonne volonté, la méditation et la compassion. N’y a-t-il pas un destin commun –Dieu- malgré nos différences ? Comme l’a souligné un des conférenciers, le Révérend Michael Bernard Beckwith, « Respirez à fond ! Le souffle transcende les religions et nous amène à prendre conscience de cette transcendance. »

La conférence s’est terminée avec une cérémonie de l’arbre : l’arbre symbolisant toute la vie sur terre. Des représentants de toutes les traditions religieuses ont arrosé l’arbre les uns après les autres. Ils ont versé leur sagesse, leur espoir et leur pouvoir de guérison sur cet arbre et ils nous ont demandé de conserver notre propre vision de l’harmonie intérieur du monde dans nos cœurs. Sœur Joan Kirby, rscj, a été la première à arroser l’arbre et elle représentait le christianisme.

Katinka Vanderbauwhede, Directeur du département de religion au CSH, New York

Ce qui m’a le plus marquée à la conférence sur l’harmonie entre les religions a été la possibilité que toutes les religions ont de travailler ensemble afin d’atteindre leur but commun qui est la paix. On pourrait penser qu’à notre époque où les religions du monde sont attaquées par leurs propres gouvernements, les nations étrangères et même leurs propres croyants, ces religions et leurs leaders pourraient adopter une attitude défensive les unes envers les autres. Néanmoins, ce n’est pas le cas. Cette conférence a rassemblé des représentants, bouddhistes ou chrétiens, musulmans ou jaïnistes, juifs, zoroastriens ou sikhs. Bien qu’on puisse penser que leurs différences sont plus nombreuses que les points communs, tous ces croyants tombent d’accord et confirment que même si leurs religions diffèrent dans les principes qu’elles prêchent, il est de l’intérêt de tous, croyants et non-croyants, de promouvoir la non-violence et la stabilité de l’environnement afin d’assurer la santé et la longévité de la terre et de ses habitants, quelle que soit leur appartenance religieuse ou leur système moral. J’ai trouvé que c’était là le message le plus important parce que, en tant que newyorkaise au lendemain du 11 septembre et en tant qu’être humain vivant dans un environnement où les ressources sont en train de s’épuiser, je crois que ces deux buts sont désintéressés et centrés sur le bien commun. Ils doivent l’emporter sur les décisions d’intérêt personnel ou d’avidité financière comme on le voit en ce moment de crise économique.

Grace, étudiante

Une des choses qui m’a le plus inspirée parmi les discours de cette conférence sur l’harmonie entre les religions était l’idée que nous avons plus en commun que de différences. Bien sûr, chaque individu est unique. Notre apparence, nos particularités, notre langue, notre religion et notre ethnicité varient d’une personne à une autre. Mais nous pensons tous, nous ressentons tous et nous croyons tous en quelque chose. Que nous croyions en Dieu, ou plusieurs dieux, ou pas de dieu du tout, nous sommes tous sur la terre avec un but commun : vivre. Les religions ont aussi un but commun. Mais leur but est la paix. Et pour arriver à cette paix, nous avons besoin d’harmonie entre ces religions.

Mackenzie, étudiante

Nous sommes reconnaissantes envers Mme Barbara Pachetti, Responsable de la section d’études françaises au Couvent du Sacré Coeur de New York, qui a bien voulu traduire ce rapport en français.