Conférence internationale sur le SIDA - Washington DC, 22-27 Juillet 2012

Sœur Machi Shigehisa and Mr. Masaki Ohgama du Centre VIH de Japon
Photos par Bonnie Kearney, rscj

Six étudiantes participant au Programme des Stagiaires du Sacré-Cœur ont assisté à la XIX conférence internationale sur le SIDA tenue à Washington DC du 22 au 27 juillet 2012. La semaine précédente, nous avons passé du temps à essayer de lire le programme incroyablement riche en sessions, ateliers, pavillons et présentations du village global et du pavillon de la jeunesse. Comme préparation également nous nous demandions si l’une de nous connaissait quelqu’un qui avait HIV ou le SIDA. Par exemple, est-ce-que les stagiaires savaient qui était Ryan White ?

Nous n’étions pas le seul groupe de RSCJ à cette conférence, Sœur Machi Shigehisa, du Japon, était là avec son agence. Le CEDC aussi offrait l’hospitalité à quatre personnes de la Mission Cabrini au Swaziland.

La conférence était formidable – il y avait 24.000 participants de 183 pays ! Nous nous sommes embarqués dans la visite d’une partie du monde qui nous était peu familière, et ainsi ce qui suit ouvre des horizons sur des moments qui ont eu une profonde impression sur nous.

J’ai participé à plusieurs évènements dans le pavillon de la jeunesse, incluant une pièce écrite et réalisée par des jeunes, appelée « déchirure » basée sur tous les problèmes qui les séparent de la société : la femme qui dans leur église se trouve isolée quand quelqu’un parle de sa maladie, le système scolaire qui ne traite jamais de questions de santé sexuelle jusqu’à la terminale, l’ami homosexuel séparé de sa famille, de l’école et des amis. C’était aussi une tentative de provoquer l’assistance à rechercher un changement à travers des expériences.

Le pavillon avait plusieurs pannels sur des jeunes qui combattent la maladie. Il y avait des  conférenciers : depuis Ronnie Cho, la personne-lien de la maison blanche avec les jeunes américains, jusqu’à Kikelomo Adetutu Talwo, un jeune leader nigérien. Dans un panel réalisé par des jeunes ayant été infectés depuis la naissance, ou qui étaient homosexuels ou transsexuels, ceux-ci présentaient la discussion sur l’opportunité à l’école ou au travail de révéler leur identité. Si des parents avaient adopté des enfants infectés, devraient-ils faire cette révélation ou ce choix appartenait-il aux enfants eux-mêmes ? Tout au long du panel il était clair que le stigmate de la maladie était un facteur majeur.

Les jeunes parlaient aussi du fait que, parce que les media ignorent souvent leurs histoires, ils la racontent sur Face book ou twitter … tous les nouveaux moyens de communication. De même, ils demandaient que les adultes renoncent à certains de leur pouvoir et les partagent avec les jeunes leaders.

Un autre groupe ciblé était celui des femmes. La Conférence Nationale des Dirigeantes Noire sur le SIDA a présenté une vidéo de 20 minutes, un documentaire visant les femmes professionnelles, un groupe qui aurait pu être laissé de côté dans le débat. Ce qui était frappant c’est la force de ces femmes, leur approche créative, et leur volonté de parler d’être entendu et de s’engager. Le DVD est un outil éducationnel approprié pour stimuler les discussions à la maison, à l’école, et dans les communautés de Foi.etc.

Certaines présentations ne considéraient pas seulement la santé physique, mais l’aspect psychosocial, culturel, religieux, familial, patriarcal, légal de la question. Dans le partage avec quatre personnes de Swaziland cela devenait encore plus clair. Là-bas les hommes ont six ou sept femmes, aucune d’elles ne se sent libre de recevoir un test de peur qu’elles ne soient bannies et renvoyées de leur famille et n’aient nulle part où aller. Ainsi même si les gens meurent le stigmate et le silence persiste.

Ce stigmate courait à travers toutes sortes de présentations. Il est fait pour le silence et les secrets. Il affecte les jeunes et les vieux, hommes et femmes, homosexuels, transsexuels, ruraux et urbains. Les différentes religions approchent le SIDA de façon différente. Nous avons vu un long documentaire : « L’évangile de Guérison : les Eglises noires traitent la question du VIH/SIDA ». Ces Eglises offrent cinq modèles montrant comment différentes communautés se sont organisées autour de ce thème. Elles notent entre autre qu’avec Jésus, constamment, les frontières sont brisées, quand Il touche, bénit et ne juge pas. C’est pourquoi les communautés d’aujourd’hui doivent aller au-delà de leur malaise devant certaines conduites, ne les approuvant pas nécessairement, mais elles doivent s’approcher des personnes. (Quand une participante fit remarquer que les gens n’auraient pas ces problèmes s’ils vivaient selon les enseignements de la Bible, il n’y eût pas de discussion : les jeunes dirent plutôt simplement que ce monde était  celui où ils se sont trouvés, qu’ils avaient besoin de trouver des chemins pour l’ouvrir, en espérant que  des personnes s’ouvrent à leurs frères et sœurs dans le besoin.)

Au delà des problèmes de santé sont les problèmes de droits de l’homme. Il y eut un appel fort pour l’UNAIDS à continuer son partenariat avec la société civile, pour un soutien financier et technique  à la société civile, pour l’engagement et la responsabilité des gouvernements. Ce qui est appris et pratiqué localement par la société civile est essentiel, pour une compréhension des problèmes sur le terrain.

Certainement il y avait des personnalités à cette conférence qui prêtèrent leur nom pour soutenir la cause: Elton John, Bill Gates, Hillary et Bill Clinton, Laura Bush, - mais le plus impressionnant pour moi a été de voir des centaines de volontaires, d’ONG, d’agences agissant sur le terrain, d’où la conférence criait son message. Des progrès ont été faits, ce n’est pas assez. La « couverture » SIDA continue de s’accroître, la science fait face à de nouveaux enjeux de résistance de la drogue, des femmes et des enfants continuent d’être une population affectée , et qui a besoin d’une voix  beaucoup plus forte et d’une place beaucoup plus grande à la table des enjeux mondiaux.

Pour plus d’information deux sites excellents :
1.  Le site web du programme de la conférence
2. 
ONUSIDA – Le partenariat innovant des Nations Unies sur le VIH/SIDA

Bonnie Kearney, rscj
USA Province
Août 2012