La 61ème Session de la Commission de la Condition de la Femme

La communauté du noviciat international de langue anglaise Cor Unum a vécu le dimanche 12 mai une journée géniale. Nous partions de Chicago pour New York où nous allions suivre la 61ème Session de la Commission de la Condition de la Femme aux Nations Unies. La seconde journée a commencé par un exposé de Cecile Meijer sur le Département de l’Information et sur le statut ECOSOC (Conseil Economique et Social des Nations Unies), en relation avec toute la structure du système des Nations Unies. L’exposé de Cecile nous a aidées à réfléchir sur la manière dont nous pourrions nous situer par rapport aux différents sujets dont nous allions entendre parler à la Commission de la Condition de la Femme. Nous avons appris qu’avec notre spiritualité de l’incarnation, qui est de découvrir et manifester l’amour de Dieu, nous sommes appelées à regarder le monde blessé avec respect, tolérance et paix. C’est notre manière d’aborder les différents problèmes du monde afin d’aider les autres à vivre dans la dignité. Nous avons découvert aussi que c’est là où notre charisme et le programme des Nations Unies se rencontrent.

Mardi, notre troisième jour à New York, nous avons commencé par un temps de prière, animé par Sheila Smith, qui nous a aidées à réfléchir sur le lien entre notre charisme et notre mission JPIC. Nous aurions dû nous rendre à la Commission de la Condition de la Femme le mardi et le mercredi, mais le mardi, en raison d’une forte chute de neige, les séances ont été annulées. Grâce à cela, nous avons eu des discussions très riches et formatrices qui nous ont aidées à nous situer par rapport à la condition de la femme dans le monde dont nous allions entendre parler lors de notre visite aux Nations-Unies le lendemain. Le matin, nous avons vu un film intitulé Pray the Devil Back to Hell (Priez pour que le diable retourne en enfer), sur les troubles sociaux en République du Libéria en Afrique occidentale : la guerre civile avait coupé le pays en deux et laissé des centaines de milliers de morts ou de personnes déplacées. Le film montrait comment ce drame a fait surgir une coalition de femmes chrétiennes et musulmanes qui se sont soulevées pour faire pression sur leur gouvernement au moyen d tactiques non violentes et les pousser à entreprendre des pourparlers de paix. Nous avons été impressionnés de voir comment ce mouvement venu de la base avait conduit à des élections démocratiques et à l’élection pour la première fois d’une femme à la tête du pays. Ces femmes ordinaires et sans armes ont mis fin à la guerre civile, désarmé les rebelles et renversé le dictateur. L’après-midi, Sheila nous a parlé des recherches qu’elle a faites sur la traite des peuples indigènes au Canada. Les histoires de survivants de ce trafic humain étaient très impressionnantes. En particulier ce que nous a raconté Sheila d’une survivante devenue sa filleule nous a fait mieux comprendre le lien entre prière et ministère. Regarder le film ensemble, échanger avec Sheila après son exposé, apprendre combien il est important d’être attentif aux souffrances et aux espérances du monde, tout cela a été utile.

Le mercredi, nous avons enfin assisté à la rencontre de la Commission des Nations Unies sur la Condition de la Femme ! Nous avons chacune choisi deux ou trois Tables-rondes qui nous semblaient intéressantes : le soir nous mettions en commun ce que nous avions appris. Ce que Chihiro Yamamoto a préféré, c’était la table-ronde sur « La responsabilisation des femmes dans les zones rurales dangereuses de l’Afghanistan. » Elle a pu découvrir comment les gouvernements de l’Afghanistan et de l’Inde travaillent ensemble pour l’autonomisation économique et le progrès de l’éducation des femmes en Afghanistan. Grâce au programme d’autonomisation économique qui a permis à de nombreuses femmes du pays de recevoir en Inde une formation à la coupe et la couture, l’Afghanistan essaie d’intégrer les femmes des régions rurales dans le courant général de la société. Yuriko Tezuka a participé à trois tables-rondes sur la traite des êtres humains. Elle a découvert que cette pratique existe partout dans le monde. Tous les orateurs ont souligné l’urgence de venir en aide aux survivants et de leur procurer un abri, une orientation professionnelle, etc. Miriam Yu a été très impressionnée par « les normes sociales, l’égalité des sexes et l’émancipation des jeunes. » Elle a été frappée par l’intervention d’une militante danoise, Emma Holten, et s’interroge sur l’importance pour nous d’apprendre aux jeunes ce qu’est la sexualité, problème de plus en plus sérieux pour les étudiants partout dans le monde. Min-Ah Cho s’est penchée sur “la solidarité dans tous les domaines avec les employées de maison: justice économique, raciale, entre hommes et femmes. Très fort. Les panélistes, discutant en espagnol ou anglais, ont souligné la vulnérabilité des employées de maison venues de l’étranger sur des points critiques : violence sexuelle, femmes battues, confiscation des passeports et non-paiement du salaire.

Nous avons vraiment apprécié cet accueil si chaleureux des communautés newyorkaises.