Rapport sur la Conférence DPI/ONG 2010 à Melbourne

Photo par Rita Carroll, rscj
Entrance bridge to Melbourne Convention Centre
Entrance bridge to Melbourne Convention Centre (Photo by Anne Corry, rscj)
Photo par Anne Corry, rscj
Barbara Flick Nichols
Barbara Flick Nichols (Photo par Anne Corry, rscj)
Anne Corry rscj
Anne Corry rscj

La 63e Conférence Annuelle DPI/ONG dont le thème était « Faire progresser la santé à l’échelle planétaire: atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement » a eu lieu à Melbourne du 30 août au 1er Septembre 2010. Etant membre de la Province d’Australie-Nouvelle Zélande, j’ai eu l’honneur d’y participer en tant que déléguée de la Société du Sacré Coeur.

 

En y allant, j’avais surtout à coeur de me laisser imprégner par l’atmosphère de cette rencontre internationale où se trouveraient réunis mille six cents participants venus de soixante-dix pays représentant 350 ONG. Un autre de mes objectifs était d’apprendre davantage sur l’association et l’interaction des ONG entre elles pour l’accomplissement des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). A part cela, j’étais préparée à m’ouvrir à un changement personnel, tout en gardant à l’esprit les Priorités du Chapitre 2008 qui me serviront toujours de base.

 

Dès son ouverture, le sentiment d’urgence a prévalu. Ban Ki-moon, Secrétaire Général des Nations Unies, qui s’exprimait par videoconférence, a tout d’abord salué l’aspect multiculturel de la ville de Melbourne. Il a ensuite mentionné que les Nations Unies étaient bien en retard vis-à-vis des objectifs de développement de santé, tout particulièrement concernant celle des femmes et des enfants.

 

Par ailleurs, bien que le thème de la conférence ait été «la santé» tout court, à travers toute la conférence, on a fait remarquer que le mot devait être pris non seulement au sens premier, c’est-à-dire l’absence de maladies, mais au sens large du mot, dans toutes ses dimensions, santé mentale, spirituelle, sociale et systémique.

 

Une des conférencières a souligné qu’il était très facile de se sentir accablé par les besoins énormes des OMD. Elle a cependant ajouté que se dévouer individuellement à une cause, à un niveau local, était très stimulant. Quant à moi, j’ai réalisé combien il était valorisant, autant de pouvoir se dévouer à une cause au niveau local que de se savoir membre d’une congrégation internationale qui s’engage à atteindre ces mêmes buts, à travers sa tradition, sa sagesse, sa spiritualité et ses réflections continuelles. La santé, dans son sens le plus large, est bien, en vérité, l’affaire de la mission de la Société.

 

J’ai noté, ci-dessous, quelques exemples où j’ai trouvé les priorités du Chapitre 2008 à la Conférence.

Dialogue pour la Communion : en Chemin avec l’Humanité

 

Nous reconnaissons le dialogue comme une possibilité d’un monde plus humain et une vie avec l’Esprit.

 

 J’ai entendu cet appel au dialogue, d’une femme Aborigène dont le nom est Barbara Flick Nichols. Elle disait: “Nous autres, Australiens et Australiennes indigènes, nous venons de la culture la plus ancienne de l’histoire. Nous luttons pour survivre. Or, deux choses sont nécessaries pour survivre: la force intérieure (et cela est le plus important de tout), et puis, nous avons besoin que notre gouvernement travaille avec notre peuple. Il nous faut regarder profondément dans notre coeur et dans notre esprit. Nous devons comprendre la science de nos ancêtres, nos enseignements traditionnels, la connexion avec nos terres tribales. Créer des associations fortes et réelles. C’est la clef pour nous permettre d’accomplir les OMD.”

 

Contemplation

 

Notre contemplation nous fait percevoir l’aspiration à des relations plus dignes et humaines.

 

 La question a été posée quant au moyen de créer une culture de paix – une culture de guérison? Une réponse est venue de la part d’une femme médecin, conférencière venue de Bangalore, en Inde. Elle a souligné que, au-dedans de chaque personne humaine, il y a un désir de paix et de guérison. Par la prière et la méditation, une personne s’ouvre à cette réalité et se laisse conduire vers une action pour défier les processus de conflit et de pouvoir.

 

La communauté

 

Reconnaissant que nous faisons partie de l’univers, de la création avec toute son abondance et d’une humanité fragmentée et que nous sommes appelées à des relations nouvelles …

 

 A un moment de la conférence, un appel s’est fait entendre qui s’identifiait du nom de «justice pour le changement climatique». Ce conférencier venu de Polynésie, évoquant le sujet, parlait des Iles de Kiribati et de Tuvalu comme des «Iles qui se noient». Il nous a été dit que les grands continents devaient se préparer à recevoir des réfugiés climatiques. Il a conclu en disant tout simplement: «Aidez-nous!»

 

JPIC en Solidarité avec les Plus Vulnérables

 

 Là où nous sommes, la mission éducatrice rend visible notre solidarité avec les exclus.

 

 En écoutant l’interlocutrice d’Afghanistan, j’ai pensé à Madeleine Sophie Barat et à sa réponse face aux besoins de la France post-Révolutionnaire. Elle a ainsi dit: «L’éducation, c’est l’infrastructure–clé dont a besoin l’Afghanistan … Les femmes Afghanes peuvent devenir les catalyseurs de changements en Afghanistan. A cause des guerres et des conflits, l’éducation des filles a été perdue pendant des années.» Le jour suivant, je me suis trouvée assise à ses côtés et nous avons conversé. Elle est douce, concentrée, et elle a une passion pour l’éducation. Tout comme Sophie.

 

Notre Priorité pour les Jeunes

 

 Les jeunes sont les agents du changement dans leurs propres vies et nous pouvons apprendre les uns des autres.

 

 Pendant une session ouverte, une jeune femme a posé une question aux conférenciers: «quel est le rôle des jeunes, des jeunes filles en particulier, dans l’avancement des OMD?» Plusieurs réponses lui ont été offertes dont celles-ci: «Apportez votre énergie et vos idées nouvelles aux organisations locales»; «Les ONG doivent créer de l’espace pour cela.»

 

 

 

Anne Corry, rscj
Province de l’ANZ