Le dialogue interreligieux va de l’avant…

Au printemps j’ai composé la demande de la Société pour le statut consultatif comme ONG  auprès du Conseil Economique et Social (ECOSOC) des Nations Unies. C’était parfois un processus difficile à cause de la limitation stricte du nombre de pages qui semblait rendre impossible de mentionner les multiples projets JPIC que nous engageons à travers le monde. Comme j’analysais les données, qui incluaient l’information glanée de notre web site international, ma correspondance avec les provinces par e-mail pendant 8 années, aussi bien que les enseignements retirés de mes visites aux différents pays, je fus frappée par les nouveaux « fils rouges » qui semblent se tisser à travers la Société internationale d’aujourd’hui, les nouvelles manières de nous engager avec le monde à partir de la profondeur de notre spiritualité comme religieuses du Sacré-Cœur.

Un des « fils rouges » que je voyais si clairement était le dialogue interreligieux. Que ce soient : enseigner au Japon sur un campus d’étudiants majoritairement non catholiques ; donner des conférences au Collège Islamique de Jakarta, en Indonésie ; travailler à un ashram en Autriche ; vivre le dialogue interreligieux quotidiennement au Tchad ; s’engager dans des cours de langue et d’alphabétisation avec les migrants dans différents pays d’Europe ; ou le plaidoyer pour une Décennie pour le Dialogue Interreligieux à l’ONU – beaucoup d’entre nous sont effectivement engagées dans le dialogue interreligieux par des chemins très authentiques, marchant sur les traces de Sophie comme éducatrices pour la transformation et la paix basées principalement sur le respect et les relations. 

N’est-ce pas cela auquel le chapitre général de 2008 nous invite dans son option pour le Dialogue vers la Communion : Marcher avec l’Humanité? Un dialogue ouvert qui apprend et entre dans une autre religion parce que « le dialogue est la manière pour le monde d’aujourd’hui » à travers ce que nous percevons « la possibilité de communion dans une profonde expérience de Dieu » (p.18.). Ceci rappelle deux récentes résolutions de l’ONU.

La première est une résolution de l’Assemblée Générale de 2010, qui proclamait la première semaine de février de chaque année comme la Semaine mondiale de l’harmonie interconfessionnelle. Sponsorisée par le gouvernement de Jordanie et 27 autres Etats Membres, la résolution engage « tous les États qui souhaitent le faire à appuyer la diffusiondans les églises, mosquées, synagogues, temples et autres lieux de culte de la planète, cette semaine-là, du message d’harmonie interconfessionnelle et de bonne volonté fondé sur l’amour de Dieu et du prochain, ou sur l’amour du bien et du prochain, chacun selon les traditions ou convictions religieuses qui lui sont propres ».

La seconde résolution a été adoptée en Mars 2011 par le Conseil des Droits de l’Homme. Dans cette résolution, le Conseil reconnaît «  la contribution que peut apporter le dialogue entre groupes religieux à l’amélioration de la connaissance et de la compréhension des valeurs communes partagées par tout le genre humain ». Les efforts interreligieux et l’éducation aux droits humains sont considérés comme des pas essentiels vers la paix.

Avant de m’embarquer dans mon projet de printemps, je savais que nous faisions beaucoup de travail interreligieux, mais je ne réalisais pas sa vaste étendue. Sachant cela maintenant, je me demande comment nous pouvons construire à partir de cet engagement important et le partager plus visiblement? Y-a-t-il un moyen de relier la commémoration de la Journée internationale de la paix (21 Septembre) et de la Journée mondiale de la tolérance (16 Novembre), avec l’agenda global interreligieux qui croise notre charisme de reconnaître et d’être le Cœur de Dieu dans le monde? Comment pouvons-nous saisir la chance qui nous est donnée en voyant venir un autre mois de Février, celui de 2012?

Cecile Meijer, RSCJ
Juillet 2011