Voyage d’études d’élèves du Sacré Cœur au Japon

devant l
devant l'ONU
Photo © par RSCJ
au Centre d’Information du DPI avec Felipe
au Centre d’Information du DPI avec Felipe
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à la Mission Permanente du Japon auprès des Nations Unies
à la Mission Permanente du Japon auprès des Nations Unies
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un matin de service
un matin de service
Photo par Michael I. Chung
 

Que de mouvement cette semaine avec l’accueil d’une douzaine de jeunes Japonaises du Sacré Cœur de Sapporo venues visiter les Nations Unies et notre collège de 91st Street! Yasuko Taguchi, ancienne directrice de l’école de Sapporo, actuellement chargée de la pastorale, a été le maître d’œuvre dans l’organisation de ce voyage. Le collège avait reçu une subvention du Ministère de l’Education du Japon. Akiko Ichikawa, professeur d’anglais à Sapporo, fut une excellente accompagnatrice. Gwen Hoeffel était chargée de la logistique à New York City, et a servi aussi de guide. Cecile Meijer, quant à elle, s’est occupée du programme. Mais le plus important naturellement, c’était ces dix jeunes Japonaises venues se mettre à l’école de l’internationalité, l’interculturalité et l’interdépendance dans le monde d’aujourd’hui.

Elles sont arrivées le lundi 9 février, très désireuses d’apprendre d’une autre manière ce que cela représentera, à leur retour chez elles, faire ses études dans un lycée super mondial. La semaine a été chargée, avec le mardi et le jeudi réservés pour les Nations Unies, le mercredi consacré à 91st Street et la vie aux Etats-Unis, et le vendredi une visite à la Statue de la Liberté et Ellis Island.

Etant donné que la Société du Sacré Cœur est associée au Département de l’Information publique des Nations Unies (DPI), nous avons passé la première matinée au Centre d’Information du DPI où Felipe, responsable adjoint, nous a présenté les Nations Unies, avec des exemples et des anecdotes tirées de la vie concrète. Ensuite deux fonctionnaires japonais l’ont rejoint, s’exprimant bien sûr en japonais.

J’ai été impressionnée par ce que nous a dit un fonctionnaire de l’ONU: « Si vous vous battez avec quelqu’un de la même culture, l’un de vous est souvent à blâmer. Mais si vous vous battez avec quelqu’un d’une autre culture, vous ne pouvez pas dire quel côté est le plus à blâmer. Les deux côtés sont à blâmer. Si un côté oblige l’autre à accepter son opinion ou sa culture, il y a manque de compréhension de l’autre culture. Nous avons besoin d’accepter d’autres points de vue ». Lorsque j’ai entendu cela, j’ai pensé qu’il était bien difficile de comprendre et d’accepter les autres. Nous avons des cultures, des langues, des histoires différentes. Donc il nous faut cultiver la tolérance pour surmonter ces différences de culture, histoire et religion. Il nous faut apprendre aussi à communiquer notre pensée et nos opinions.

– Maiko

Nous avons demandé à Felipe: « Est-ce que les Nations Unies ont quelque fois réussi à mettre fin à un conflit? » Sa réponse « Oui » m’a surpris. Les medias ne montrent souvent que l’aspect négatif de ce qui se passe à l’ONU, si bien qu’on nous fait croire que pas grand-chose ne se passe. Je pense qu’une des choses les plus importantes pour l’avenir, ce sont des medias libres et équitables.

– Ayaka

L’après-midi nous sommes allées à la Mission Permanente du Japon auprès des Nations Unies. Les jeunes avaient préparé d’avance les questions à poser, mais elles ont eu assez de confiance pour engager en dialogue direct avec leur interlocuteur, le Ministre de l’Economie au sein de la Mission permanente japonaise. Elles ont posé des questions pertinentes sur ce qu’il leur avait présenté.

Après le déjeuner, nous sommes allées à la Mission permanente du Japon auprès des Nations Unies, et M. Sekiguchi, Ministre pour les affaires économiques, nous a expliqué la politique du Japon aux Nations Unies, les Objectifs du Millénaire pour le développement, ce qu’on allait faire après 2015 et les Objectifs du Développement durable. Nous avons appris comment l’ONU contribue au maintien de la paix et de la sécurité dans le monde, travaille au développement économique et au respect des droits de l’homme. Ce qu’il a dit m’a fait comprendre comment les Nations Unies travaillent pour la paix, ce que j’avais jusqu’ici considéré comme allant de soi. Nous avons aussi appris comme le Japon peut contribuer au travail des Nations Unies par le dialogue et la collaboration. Dans notre monde globalisé, nous devons réfléchir sur la manière d’accepter ceux qui nous sont étrangers, essayant de nous comprendre les uns les autres, d’avoir des relations où tout le monde y trouve son compte. Nous avons besoin aussi d’esprit critique pour accueillir les informations. Nous sommes très reconnaissantes pour cette chance que nous avons eue de nous instruire auprès du Conseiller pour les affaires économiques de la Mission permanente du Japon auprès des Nations Unies.

– Yukari

Le temps passé le mercredi à 91st Street fut un temps mémorable, non seulement parce que chacune des Japonaises était parrainée par une Américaine, mais parce qu’elles ont pratiquement tout fait ensemble pendant les vingt-quatre heures suivantes. Ensemble elles ont suivi les cours et partagé les services, et elles ont passé la soirée et la nuit dans la famille de la jeune Américaine.

Ce qui m’a le plus frappé à New York, c’est la nuit passée dans la famille hôtesse. Je pense qu’elle était originaire d’Afrique, car il y avait un drapeau camerounais dans ma chambre. Je me suis rendue compte qu’au Japon, s’il y a deux choses différentes, nous essayons de les mettre ensemble. Mais en Amérique, s’il y a deux choses différentes, on essaie toujours de s’accepter et de se respecter mutuellement. Je pense que c’est la différence la plus grande entre le Japon et l’Amérique, et aussi que c’est le premier pas pour vivre ensemble en ce monde.

– Shion

Je voudrais signaler l’accueil chaleureux et l’hospitalité que nous avons reçus des professeurs et des élèves de 91st Street. Elles nous ont respectées chacune comme faisant partie du Réseau d’écoles du Sacré Cœur et nous ont traitées comme telles. Faire partie la famille du Sacré Cœur est une chance unique. S’il nous arrivait d’accueillir des jeunes de l’étranger, nous voudrions faire de même, offrir ce même accueil que celui reçu à New York.

– Akiko, professeur

De retour aux Nations Unies le jeudi, nous avons commencé par écouter un intervenant de l’UNHCR (Agence des Nations Unies pour les réfugiés), puis participé au briefing hebdomadaire du DPI qui a porté sur le passage des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD, 2000-2015) aux Objectifs du Développement Durable (ODD, 2016-2030).

L’intervenant du DPI nous a dit qu’étant donné que les Objectifs du Développement Durable remplacent les OMD, nous les jeunes, nous devons donner notre avis pour transformer le monde. Je n’oublierai pas combien il est important que je communique et dise ce que je pense. Je ne dois pas me taire.

– Maho

Ce que j’ai appris dans ce voyage et que je retiendrai le plus, c’est que nous avons une impulsion à donner pour les ODD. Les OMD ont été créés par les chefs d’état et les décideurs de tous les pays mais, pour que les ODD avancent, nous devons prendre beaucoup plus conscience des objectifs qui n’ont pas été atteints et des nouveaux défis qui se présentent. Nous devons être plus au courant de ce qui se passe dans le monde aujourd’hui et nous devons passer à l’action.

– Mio

Avant que ne commence la séance de briefing, les élèves japonaises ont été présentées à l’assemblée et invitées à monter sur le podium pour chanter le chant japonais Flowers Will Bloom (Les fleurs vont éclore), en souvenir des victimes du 11 mars 2011, la triple catastrophe au nord de Tokyo (on peut trouver ce chant sur You tube, chanté en anglais par Il Divo). Elles ont immédiatement été twittées par les médias du DPI.

La journée de vendredi a été consacrée à une promenade en bateau autour de la Statue de la Liberté et de Ellis Island.

Lorsque nous avons été à la Statue de la Liberté, levant les yeux auprès de son piédestal, j’ai vu un avion avec une banderole qui disait “Black Lives Matter” (La vie des personnes noirs compte). La vie de tous les hommes est importante. Tous sont nés égaux. En tant que personnes, nous devons respecter la vie de chacun d’entre nous. Le Ministre de la Mission Permanente du Japon et un membre du staff de l’ONU ont dit la même chose : nous devons comprendre et accepter nos différences : les différences de religion et de race, mais aussi nos petites différences de la vie quotidienne. Si nous y arrivons, nous pourrons parvenir à une symbiose ou coexistence.

– Yuri

Cette visite a été extrêmement rapide, mais toutes ont été changées.

Ce que j’ai voulu dire à mes compagnes de classe, c’était la nécessité de changer nous-mêmes le monde. Nous avons visité plusieurs institutions de l’ONU, et partout nous avons entendu la même chose. Il est important que nous agissions, même si c’est très petit. Quand nous découvrons des problèmes autour de nous, nous devons nous y intéresser et avoir envie d’y remédier. Nous ne pouvons pas attendre que d’autres résolvent les difficultés si nous-mêmes n’agissons pas.

A mon avis, le premier pas pour rendre le monde meilleur, c’est de nous concentrer sur la compréhension et le respect. Nous ne devrions pas laisser la religion, le genre ou la race dresser des murs entre les peuples. Tous nous sommes nés égaux. Nos différentes cultures devraient être des instruments pour nous comprendre les uns les autres et nous respecter, pas des instruments pour nous faire souffrir les uns les autres.

– Hina

« Qu’est-ce qu’un leader mondial? » nous a demandé notre professeur à la fin de la visite. Je réponds : c’est quelqu’un qui peut parler avec n’importe qui, pas seulement en anglais, mais aussi en d’autres langues. Un leader mondial, c’est quelqu’un qui peut accueillir tout le monde et transmettre à la fois reconnaissance et excuses, quelqu’un qui laisse les autres être eux-mêmes. Celui qui a une forte identité personnelle et gère sa santé, son temps et ses opinions, mais qui sait aussi voir plus loin que lui et cherche à aider les autres autour de lui, celui-là est un vrai leader.

– Mai

J’ai commencé à comprendre que la politique des Nations Unies est d’agir à travers la discussion et le dialogue. Il y a différentes cultures et religions dans le monde, c’est donc très difficile, mais du moment que chacun veut la paix, ce n’est pas impossible, je crois. Cela prendra beaucoup de temps, mais avoir des discussions qui mènent au dialogue et à la compréhension mutuelle est la manière la plus juste de résoudre les problèmes. J’ai senti que j’avais grandi après cette semaine à New York. Notre voyage n’est pas terminé. Nous allons continuer à partager avec nos compagnes de classe ce que nous avons appris. Par la partage, la réflexion et l’action, nous pouvons manifester notre reconnaissance envers chacune des personnes qui ont rendu ce voyage possible, et toutes celles qui nous ont accueillies.

– Mamika

Juin 2015